Ce jeudi soir, team USA a renversé les Belges devant leur public, à Anvers, dans un match d’une intensité folle (81-79). Pour son entrée en matière dans ce TQO décisif en vue de Paris 2024, la Belgique s’est inclinée après avoir mené quasiment toute la partie et n’aura pas droit au faux pas contre le Sénégal (vendredi 20h45). Mais cette soirée a surtout montré que les « Belgian Cats » sont au niveau de la meilleure équipe du monde.
Les USA vainqueurs sur le fil
Il suffit parfois d’un coup de poignet pour faire taire 13.700 supporters en délire. Breanna Stewart n’a eu aucune pitié pour l’incroyable public belge massé dans le Sportpaleis d’Anvers jeudi soir. Sur la dernière possession, team USA est mené et Kelsey Plum manque son tir à mi-distance. Mais l’ailière du New York Liberty est là pour une claquette victorieuse, à un dixième de la fin. Après deux heures d’un immense combat, les championnes olympiques s’imposent (81-79) et assument leur statut de meilleure équipe du monde.
Certes, les « Belgian Cats » concèdent leur quatrième défaite en autant de confrontations face aux partenaires de Sabrina Ionescu, mais le contenu a de quoi rassurer avant les Jeux de Paris. « Oui, ça montre qu’on peut se débrouiller comme il faut pour jouer une top équipe a expliqué l’ailière Maxuella Lisowa-Mbaka à WeBasket.TV après le match. Mais il va falloir confirmer. C’est bien d’avoir fait un bon match mais si on n’arrive pas à gérer contre les autres équipes, qu’on se relâche et que l’on obtient pas le ticket, on va tous le regretter après avoir joué un match comme celui-ci. »
Face au Sénégal (vendredi 20h45), les joueuses de Rachid Méziane peuvent d’ores et déjà valider leur billet pour l’aventure parisienne de l’été. En cas de défaite, elles auront une ultime chance contre le Nigéria (dimanche 16h45) en fonction des résultats des Américaines. Mais ce jeudi, les Belges ont régalé leurs supporters. Une affiche entre le champion d’Europe et le champion olympique à guichets fermés. Mieux, les Cats ont établi le nouveau record d’affluence pour un match de sport féminin belge.
Les partenaires de Julie Allemand, absente pour cette rencontre (genou), n’ont cette fois pas tremblé devant leur public. Le 8 novembre dernier, pour leur première rencontre avec le statut de championnes d’Europe, les « Belgian Cats » avaient mordu la poussière face à la Pologne (62-67) en ouverture des qualifications pour l’Euro 2025. C’était à la Lotto Arena, à peine cinquante mètres derrière le Sportpaleis. Mais là, elles se sont appuyées sur ce public connaisseur, bruyant et festif.
La Belgique au niveau
Stewart la magicienne a brisé les rêves de première victoire face à team USA, mais la Belgique sort grandie d’une confrontation épique face à des Américaines quasiment au grand complet. « Il peut leur manquer un ou deux gros éléments mais ils ont quand même ce soir (mercredi) dix de leurs douze meilleures joueuses a confié le sélectionneur belge Rachid Méziane à WeBasket.TV. Et nous, on évolue sans Linskens ni Allemand. Ça peut nous permettre d’avoir des pensées optimistes. Il y a de la frustration ce soir mais aussi beaucoup de fierté de faire ce match là. Très peu de gens auraient parié sur un match comme celui-ci. » Un match que la Belgique a mené et dominé, portée par la foule. Emma Meesseman et sa troupe mènent jusqu’à +13 (39-52 ; 23e) grâce à une remarquable réussite à trois points (12/29).
Tactiquement, les Belges sont parvenues à dominer les filles de Cheryl Reeve en les obligeant à attaquer le cercle. Les Américaines ont été défendues à l’extérieur, là où elles rayonnent habituellement. Un vilain 0/8 sur les tirs primés à la pause, 4/19 au total, team USA s’est cependant très vite adapté.
41 tirs à deux points tentés, 31 lancers francs obtenus : c’est dire à quel point elle ont la capacité à contourner le problème tactique pour proposer un basket moins flamboyant mais plus physique, à l’européenne. L’utilisation abusive mais payante de l’intérieure Napheesa Collier (23pts, 7/10 à 2pts, 6/8 aux lancers) dit beaucoup de choses de l’adaptation stratégique des États-Unis.
Déjà qualifiés à la faveur de leur sacre mondial de 2022, les Américaines ont joué le jeu avec un rooster plus que compétitif et une réelle détermination.
Leur explosion de joie finale en dit long sur le crédit qu’elles donnent à la sélection belge, qui a dominé les débats. « J’ai été agréablement surpris qu’on puisse imposer notre identité autour du jeu de transition et de première intention a repris Méziane. Défensivement, ce qu’on fait c’est fort surtout sur la première mi-temps. »
Le quatrième quart-temps remporté de onze points et la claquette de Stewart ont balayé, le temps d’une soirée, la prestation du collectif belge. « J’espère qu’on ne va pas être trop fatiguées après ça a lancé Julie Vanloo (19 points, meilleure marqueuse belge) à WeBasket.TV. C’était très physique, j’ai mal partout. Ça nous a donné de la confiance, ça montre qu’on peut avoir de l’ambition et qu’on mérite d’être aux Jeux Olympiques. »
Présentes à Tokyo en 2021 pour la première fois de leur histoire, les Belges doivent finir le travail ce week-end pour composter leur billet vers Paris. Avec le niveau qu’elles ont affiché face aux septuples championnes olympiques en titre, et un an après le sacre européen, les « Belgian Cats » peuvent nourrir de belles ambitions cet été. Sauf, peut-être, si Breanna Stewart repasse à nouveau par là…
Données du match
USA – BELGIQUE : 81-79 (15-19, 19-24, 23-23, 24-13)
USA : Collier 23, Plum 6, Young 4, Atkins 4, Stewart 8, Thomas 14, Copper 6, Taurasi 6, Loyd 4, Ionescu 6. Entraîneur : Cheryl Reeve.
BELGIQUE : Delaere 13, Lisowa Mbaka 17, Massey 4, Meesseman 6, Vanloo 19, Joris 3, Mununga 8, Ramette 4, Résimont 3, Geldof 2. Entraîneur : Rachid Méziane.
À Anvers (Belgique), Thomas Palmier.