L’équipe de l’expresso de beIN Sports est allé à la rencontre de Tony Parker pour le petit dej’. Au menu : son transfert à Charlotte, son après carrière et la nouvelle génération des Bleus.
Ci-dessous la retranscription de quelques morceaux choisis de l’interview.
Thomas Villechaize : Tony, vous êtes affûté de fou. Vous avez le droit de manger des petits pains au chocolat ou pas ?
Tony Parker : Là non, je suis en période saison, ça va bientôt commencer. En période d’été, je t’aurais mangé au moins la moitié.
Vanessa Le Moigne : La prochaine saison, ce ne sera pas avec les Spurs, ce sera avec les Charlotte Hornets. Gros changement. Comment tu le vis ?
Tony Parker : Ça fait bizarre. Il va falloir que je m’habitue à mes nouvelles couleurs : bleu ciel et violet. Ça fait bizarre quand tu as été en noir et blanc pendant 17 ans. C’est vrai que j’ai vécu des moments incroyable avec les Spurs. Mais voilà, j’avais envie de changer vers un nouveau challenge. Quand Michael Jordan m’a appelé, mon idole, je me suis dit allez, on y va !
Vanessa : On s’embrouille souvent sur le sujet, mais the GOAT, pour toi c’est qui ?
TP : The GOAT, pour moi c’est Michael Jordan. Et moi j’ai joué contre Jordan, il était en fin de carrière. J’ai joué contre Lebron James, bien évidemment. On s’est joués 3 fois en Finales NBA. J’ai joué contre Kobe Bryant. Donc j’ai joué contre les meilleurs de l’histoire, mais pour moi Michael Jordan reste quand-même le numéro 1.
Thomas : Il y a évidemment le challenge sportif, parce que vous êtes encore un pur compétiteur, mais il y a ce petit supplément d’âme : être dirigé par Michael Jordan, c’est juste surréaliste.
TP : J’ai l’impression de boucler la boucle. Et de terminer ma carrière dans son club, c’est quelque chose de spécial pour moi, parce que c’est lui qui m’a donné envie de jouer au basket.
Vanessa : Pas de retour chez les Spurs à la fin s’il y en a la possibilité ?
TP : Mon maillot sera retiré là-bas surement. Il y a eu un petit malentendu, quand j’étais en Chine, ils disaient que j’allais terminer ma carrière aux Spurs. Mais ce que j’ai dit c’est que j’irais si j’ai mon maillot est retiré là-bas (NDRL : pour la cérémonie). Mais en tant que joueur pour jouer, non je pense que c’est fini avec les Spurs. Ce sera les 2 ans à Charlotte et puis après ce sera surement la retraite.
Vanessa : J’ai lu que les Spurs vous proposaient moins
Tony : Non en fait, ils me proposaient la même chose. C’était plus sur le rôle en fait, ce pourquoi j’ai quitté San Antonio. Ce n’était pas une question d’argent. C’est important que les gens le sachent parce qu’il y a beaucoup de personnes qui étaient un peu « fâchés » contre les Spurs sans savoir qu’ils m’avaient proposé la même chose au niveau financier. Mais je ne voulais pas terminer assistant coach, le rôle qu’ils me proposaient. Moi j’ai envie de jouer et c’est pour ça que j’ai fait la « lettre d’adieu » à San Antonio, parce que je voulais qu’on se concentre sur les 17 ans qu’on a eu qui étaient fabuleux, au lieu de se concentrer sur « pourquoi ils ne sont pas occupé de toi pour la fin de carrière ».
Vanessa : Vous commencez à penser à l’après, à la suite ?
TP : Oui bien-sûr mais moi je me suis préparé depuis longtemps. Depuis 2009 quand j’ai investi dans l’ASVEL et l’année dernière avec le rachat du club féminin de Lyon. Petit à petit je me prépare à ça. J’ai mon école qui va ouvrir l’année prochaine. Et donc c’est ma façon à moi de redonner à la nouvelle génération, de redonner au basket français. Et donc moi je n’ai pas du tout peur en fait de la retraite. Je sais qu’il y a beaucoup de sportifs qui essaient de jouer le plus longtemps possible, que c’est comme une petite mort. Mais moi je suis même excité de ma 2e vie.
Vanessa : Concernant l’équipe de France. Est-ce que vous êtes confiant aujourd’hui ? Parce que avec la retraite de Boris Diaw et vous (NDLR : Tony Parker a pris sa retraite internationale en 2016), il y a une vraie page qui est en train de se tourner.
TP : Ça va juste être différent. C’est une page qui se tourne. C’est pour ça qu’il ne faut pas comparer « le nouveau Tony Parker » ou « le nouveau Boris Diaw », il n’y en aura pas. On a fait notre route, notre chemin. On est fier de tout ce qu’on a accompli avec les 5 médailles. Maintenant, la nouvelle génération va faire un truc différent. Je pense que la basket français est dans une bonne place, ils sont talentueux et je pense qu’ils ont envie de réussir aussi. Donc maintenant, à eux de marquer aussi l’histoire à leur façon.