11 Juin 2023,
Le basket féminin mondial a entouré cette date au marqueur rouge tant l’événement sera historique. Après 19 saisons en WNBA, la légende Sue Bird verra son maillot retiré au terme d’une cérémonie qui s’annonce riche en émotions. Retour sur sa carrière, ses engagements et sur cette soirée.
- Une carrière entre Etats-Unis et Russie
- L’accession au sommet
- Une joueuse engagée
Si les titres ne définissent pas une joueuse, ils contribuent à perpétuer sa légende dans le panthéon de sa gloire. – Basket Retro
Une carrière entre Etats-Unis et Russie
Non, vous n’avez pas halluciné en regardant le premier match du Seattle Storm le 20 Mai dernier. Signe qu’une page se tourne, Sue Bird était bien dans les tribunes pour assister à la défaite de son club contre les championnes en titre de Las Vegas, 105-64.
En quelques chiffres, celle que l’on appelle « The Goat », ce n’est pas moins de 19 saisons dans la ligue américaine sous les couleurs d’un seul club, le Seattle Storm avec qui elle a gagné 4 titres. C’est également une olympienne couverte de cinq médailles d’or, quatre titres mondiaux, deux titres universitaires avec UConn et treize apparitions au All-Star (records dans la ligue).
Qu’écrire de plus vous allez dire ? Hé bien, elle est également détentrice de cinq Euroligues, deux Super Coupes et cinq championnats Russes. Une aventure européenne de dix ans, divisée en trois clubs. Du Dynamo Moscou à l’UMMC Iekaterinbourg en passant par le Spartak K, elle est accompagnée par le succès et par son amie de toujours, Diana Taurasi qui confiait : « Elle est plus inquiète pour toi que pour elle-même. C’est ce qui fait d’elle la meilleure meneuse de tous les temps. »
Ne soit pas une joueuse qui a un grand potentiel, soit une grande joueuse – Coach Jill
L’accession au sommet
Nous sommes en 2002, un an après Lauren Jackson, Sue Bird est sélectionnée par Seattle comme premier choix à la draft et découvre le professionnalisme de la ligue américaine. Si l’entente sportive est immédiate, les deux joueuses révéleront plus tard avoir mis plus de temps à s’apprécier en dehors des terrains. A cet instant, nos internationales françaises ne sont encore que des enfants : Pauline Astier, Iliana Rupert et Marine Johannès ont respectivement quelques mois, 1 an et 7 ans.
Pour Sue Bird, c’est le début d’une carrière professionnelle qui a pris fin le 6 septembre dernier. Après un ultime tour de piste entamé comme un symbole, plusieurs mois auparavant sur ses terres Newyorkaises, la joueuse de Seattle s’est inclinée dans une ultime défaite qui scella dans le marbre des statistiques stratosphériques forçant le respect : 3234 passes décisives (records de la ligue), 6803 points, 580 matchs et 1466 rebonds, rien que cela.
Ainsi, le 11 juin prochain, à l’issue du match contre les Washington Mystics, le club rendra le plus bel hommage à sa capitaine, dont l’amour et la fidélité sont remarquables. La native de Syosset, qui figure à l’affiche du célèbre jeu vidéo NBA2K23, verra son maillot s’élever au côté de celui de Lauren Jackson retiré en Juillet 2016 et signera le retour du duo mythique entre la meneuse américaine et la pivot Australienne, qui aura enflammé les parquets de la ligue pendant près de dix ans (Un maillot retiré ne peut plus être choisi par aucune des joueuses du club).
Si nous voulons avoir une saison, elle doit défendre la justice sociale. On ne joue pas juste pour jouer au basket. – Sue Bird
Une joueuse engagée
Seulement, Sue Bird, n’est pas uniquement une joueuse talentueuse. En effet, elle est également engagée : Reconnaissance et développement du sport féminin, défense de la justice sociale avec le mouvement Black Lives Matter, prise de parti politique (elle a apporté publiquement son soutien à Joe Biden), elle n’hésite pas à utiliser ses réseaux sociaux pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur.
Il n’est alors pas surprenant de voir son nom apparaître aux côtés de ceux d’Alex Morgan, Chloé Kim et Simone Manuel dans la fondation de Togethxr. Cette plateforme de média qui prône l’égalité, cherche à casser les représentations étroites qui sont faites des femmes pour mettre en lumière une communauté diversifiée qui brise les codes de la société en changeant les règles du jeu. C’est dans ce même esprit que Sue Bird développe, actuellement, avec sa fiancée Megan Rapinoe (footballeuse internationale) la compagnie de production, A touch More qui arrive à la suite du podcast intitulé Pink Card. Il était à ce moment-là question de discuter des femmes iraniennes non autorisées à entrer dans les stades de foot.
Vous l’aurez donc compris, si cette légende a raccroché les chaussures à la suite d’une gigantesque carrière, elle continue de vouloir changer les faits de la société. Ce 11 juin 2023 marquera l’hommage d’un club pour sa joueuse mythique, d’un sport pour son « Goat », et de milliers de basketteur(e)s pour ce modèle de travail et de talent.
Je veux être connue comme un vainqueur. – Sue Bird
Vous avez réussi Madame. Le basket vous remercie.