Interview de Romuald Yernaux, l’entraîneur des Flammes Carolo Basket, à quelques heure de défier le Tango Bourges Basket en finale de Coupe de France 2018-2019.
Vidéo réalisée par l’équipe communication du club ardennais.
Retranscription de l’interview :
On aborde la prochaine échéance sera peut-être la plus important de la saison, avec sérénité et avec aussi beaucoup de vigilance.
On essaie de bien préparer les filles à cet événement ci, à essayer de se sentir prêtes et fortes à l’abord du match, à être prêtes à le jouer, à ne pas être dépassé par l’événements et tout ce qui en découle.
Ensuite beaucoup de vigilance parce qu’on sait pas avec quel effectif on va arriver là-bas. On est en fin de saison avec en ce qui nous concerne, tout comme Bourges d’ailleurs, bon nombre de matchs et des effectifs qui sont décimés par les blessures. Il y a pas mal de petits bobos.
Donc voilà, on est vraiment sur la préparation, on essaie de voir un petit peu comme on va pouvoir physiquement aborder ce match là, avec quel effectif et puis quelle stratégie on va avoir les moyens de mettre en place.
L’expérience des 2 dernières finales
L’expérience c’est que systématiquement on a été pris d’assaut.
On a peu exister sur les 20 premières minutes des deux finales. On a à chaque fois été débordés par l’intensité défensive de notre adversaire. C’est quelque chose qu’on a pu retrouver sur les demi-finales de championnat, mais aussi sur les finales de Coupe de France.
Pour exister, il va falloir :
- être prêts à relever le défi du niveau d’intensité physique, défensive et puis le niveau de concentration que requiert ce genre de match en attaque
- limiter les pertes de balle
- réussir à jouer à sous la pression défensive en étant organisés
- ne pas se laisser disperser dans la sélection de nos tirs, dans l’individualisme et donner des ballons à l’adversaire, pour pouvoir courir.
Donc il va falloir être sous contrôle et être bien préparé par rapport à ce contexte là.
L’adversaire : Tango Bourges
C’est une équipe qui est expérimentée, avec beaucoup de talent, de la densité physique. Dans certains compartiments de jeu, elle a les meilleures joueuses françaises, voire plus.
C’est un club qui est expérimenté aussi.
C’est une équipe, comme tout le monde le sait, qui est aussi à décimée par quelques blessures. Mais il y a des blessures auxquelles elles ont eu la possibilité de s’habituer. Le contexte, elles le connaissent et il n’y a pas de surprise. C’est un peu la différence avec nous concernant Djene Diawara, concernant Zofia Hruscakova où on est dans l’incertitude. On ne sait pas, et on a pas eu l’occasion de pouvoir se préparer les dernières semaines dans ces conditions là.
Les 2 équipes ne seront peut-être pas à 100%, mais avantage Bourges par rapport à l’expérience concernant les rosters actuels et bien évidemment le palmarès et l’habitude de ces finales là.
Sur qui est la pression ?
Je crois que les deux équipes ont de la pression.
Maintenant, nous l’avons peut-être un petit peu plus. Je ne sais pas si le terme c’est pression. En tout les cas, le Tango Bourges Basket a déjà gagné donc ils savent comment faire, ils ont le process. Nous ne l’avons pas pour l’instant. On n’a jamais réussi, je l’ai dit, a gagner, mais on n’a jamais réussi concrètement à jouer comme on l’aurait voulu.
Donc moi ce que je demande aussi à mes filles, on se prépare un petit peu dans ce sens là, c’est : On fait abstraction de de gagner ou perdre. Je crois qu’il faut faut mettre ça de côté, parce que l’élément principal ça va être d’être capable de la jouer. Penser à gagner sans jouer, ce n’est pas possible. Si je devais faire un petit résumé, c’est celui que je ferais sur les deux premières finales.
Donc j’essaie de préparer mon groupe à déjà aborder la finale en essayant de jouer, exister déjà les 10 premières minutes, ensuite les 10 suivantes, après on verra à la fin s’il y a quelque chose à faire pour gagner ce match là. Mais vraiment étape par étape, on va essayer de prendre les choses les unes après les autres.
Et je le dis pour ça et on a une semaine de préparation, a essayer avec le staff médical de réintégrer un maximum de joueuses et se donner un maximum de possibilités de bien jouer, avant de gagner, de jouer. Voilà je suis très axé là-dessus.
Le soutien des supporters
Ça va être un petit peu notre 6e homme sur le terrain pendant tout le match. C’est une fierté pour nous, mais c’est surtout une fierté pour eux aussi que de pouvoir accompagner leur équipe en finale de la Coupe de France, en espérant bien-sûr le Graal au bout.
C’est aussi une forme de pression, mais de bonne pression, parce qu’on vit dans un département où il y a énormément de respect. Aujourd’hui, il y a un peu de pression parce qu’on sait que le peuple ardennais n’est pas non plus le plus richissime au monde et que les gens font des efforts tout au long de la saison pour venir nous soutenir. Ils font encore des efforts pour pouvoir venir à Bercy et c’est un petit peu une pression supplémentaire pour l’équipe parce qu’on se sent redevables.
Ça fait 2 ans qu’ils se déplacent, qu’on ne leur a rien offert, si ce n’est que la fierté d’être présent à Bercy, dans cette AccorHotels Arena. On y retourne une 3e année, dans un contexte où on ne sait pas avec quelle équipe on va être samedi soir. Et voilà, on a envie aussi de leur offrir ça, de leur faire un joli cadeau parce qu’ils ne nous lâchent pas, parce qu’on est toujours là tous ensemble.
J’espère que le scénario sera beau samedi, mais avant tout ça il y a encore quelques jours de travail et de préparation mentale à l’abord de ce match-ci.