Les gens qui se prétendent fans de basket mais disent qu’ils n’aiment pas regarder les filles jouer, c’est qu’ils n’aiment pas le basket. Ils aiment le divertissement, les dunks en haute altitude. Ils ne peuvent pas se prétendre fans de basket. Les vrais fans trouvent de la beauté partout dans ce jeu et il y en a dans le basket féminin. – Kobe Bryant
Kobe Bryant était, parmi tous les joueurs de NBA, considéré comme le plus partisan du basket féminin. Il créa la fondation Mamba Sports, renommée aujourd’hui Mamba & Mambacita Sports Foundation, afin de créer un monde où les jeunes garçons et jeunes filles avaient les mêmes chances de poursuivre leurs rêves à travers le sport et la vie.
Ce grand monsieur du basket, devenu également coach de l’équipe de sa fille Gigi, avait voulu changer la place du basket féminin dans la société, aujourd’hui c’est à nous tous de continuer.
- Le sport féminin en pleine évolution médiatique
- La LFB, un Championnat de haut vol
- Pour vous convaincre
Révolution médiatique
Le 23 avril dernier, la chaîne L’Equipe 21 diffusait en clair les finales de coupe de France dont celle opposant Basket Landes à Bourges. Ce match avait aussi bien conquis les spectateurs présents sur place que les téléspectateurs. La dynamique autour du basket féminin s’était alors confirmée quelques mois plus tard par l’annonce de l’obtention des droits audiovisuels par France Télévisions. Les trois chaînes françaises couvriraient les matchs des Bleues jusqu’aux Championnat d’Europe en 2023. Pour la coupe du monde prévue en Australie du 22 septembre au 1 octobre, cette diffusion en clair ne concernerait en revanche que les phases finales, l’intégralité de la compétition étant à retrouver sur “BeIn Sport”.
Mais si aujourd’hui le sport féminin ne représente que 20% des diffusions sportives sur les écrans, il n’était que de 7% en 2012.
Généralement diffusé sur des chaînes secondaires ou payantes, il prend une nouvelle dimension lors de la coupe du monde de football en 2019. Retransmis sur TF1 avec un record à 12 millions de téléspectateurs pour le huitième de finale de la France, la compétition profite des mêmes dispositifs que pour les garçons en 2018. Le foot progresse, tout comme le handball féminin (1,4 millions de téléspectateurs lors de la demi-finale de l’Euro 2018 Pays-Bas vs France) qui détient le record d’audience entre 2016 et 2018.
Alors qu’en est-il du basket ?
Lors d’un sondage réalisé en juillet dernier, portant sur la place du basket dans notre vie, 81% des personnes interrogées avaient entendu parler du basket à la télévision cette année, mais seulement 55% avaient vu nos Bleues sur le petit écran. Pourtant, beaucoup de moyens ont été mis en place pour le développer.
En 2019, la chaîne Sport en France faisait son apparition. Cette chaîne du comité national olympique et sportif français a pour objectif de mettre en avant des sports peu mis en valeur auprès du grand public. Elle lance également une émission spécifique à la LFB : « Playoffs LFB L’Émission » sur Youtube où on n’y retrouve les deux consultants Aurélie Bonnan et Fred Weis autour de Lukas Nicot.
C’est Garçons et Filles ou rien. – Tony Parker dans une discussion avec les actionnaires historiques de L’ASVEL
La puissance de la LFB
Créée en 1998, la Ligue Féminine de Basket va fêter cette année ses 25 années d’existence. Sous la direction de la présidente Carole Force depuis 2021 et de la Directrice Yannick Souvré, ce championnat continue de s’implanter comme l’un des plus compétitifs d’Europe.
Ainsi, cette année, avec l’arrivée de Gabby Williams (championne d’Europe en titre avec Sopron) et de Sandrine Gruda à Lyon, l’immense majorité des médaillées de Bronze Olympiques se retrouveront sur nos parquets. Il sera également possible d’y voir nos mousquetaires du 3×3 championnes du Monde et championnes d’Europe en titre.
On peut alors dire que le championnat Français rayonne dans le monde. Pour preuve, Iliana Rupert, MVP de la finale d’Eurocoupe et de la saison régulière, a été draftée en 12ème position par les Las Vegas Aces avec qui elle a remporté le championnat WNBA, l’un des plus prestigieux titres outre atlantique.
Marine Johannes aux New-York Liberty, Julie Allemand au Chicago Sky et Gabby Williams au Seattle Storm se sont également distinguées cet été dans la prestigieuse compétition Américaine et toutes se retrouvent après la coupe du monde dans notre championnat.
Vous ne pouvez pas venir aux bords des terrains ? Depuis plusieurs années, l’intégralité des matchs est à retrouver gratuitement sur YouTube sur le compte de la FFBB mais également sur celui de la FIBA pour les deux compétitions Européennes. Ainsi, vous ne pouvez plus rater un match de votre équipe préférée.
Etes vous convaincu ?
Comme nous l’avons écrit plus haut, beaucoup de moyens sont mis en œuvre pour développer le basket féminin. Seulement, pour beaucoup, il est encore trop peu médiatisé.
Si ce manque de visibilité peut lui être préjudiciable par rapport aux hommes, ce ne sont pas les seules critiques que le basket féminin reçoit. En effet, il est souvent caractérisé par un jeu trop lent, sans spectacle où on ne retrouve ni dunks ni trashtalk pour mettre l’ambiance dans des salles trop vides, bien loin du Palais des Sports de Beaublanc ou de l’Astroballe.
C’est pourquoi certains défenseurs de ce sport se mobilisent pour changer les choses. Sur Instagram, Facebook ou sur des sites entièrement consacrés au basket féminin, ils donnent de leur temps pour mettre en valeur ces sportives de haut niveau.
Questions à Stéphane Dessenne fondateur de WeBasket.TV
Floriane : Comment est né Webasket ?
Stéphane : C’est la rencontre entre deux amoureux du sport, Thibaut Paquit et moi-même, qui trouvaient que la LFB c’était super à regarder mais tellement méconnu du grand public.
En 2016, nous avons décidé de filmer les matchs de LFB et d’en diffuser des extraits sur Facebook, cela a tout de suite bien fonctionné avec des dizaines de milliers de vues. J’en profite pour ajouter que c’est Benoit Dujardin qui nous a inspiré, par ces publications diverses en faveur de la médiatisation du basket français dans son ensemble.
FL : Quelles sont aujourd’hui tes espoirs pour le basket féminin ?
SD : Outre assister à de belles performances sportives de l’équipe de France et des clubs nationaux sur la scène européenne, je souhaite que le milieu du basket féminin français continue de se structurer et se professionnaliser. Notamment par un fort développement des organisations sportives par le recrutement de personnes compétentes dans les fonctions support que sont la communication, la billetterie, l’hospitalité, etc. Cela passer notamment par l’amélioration de la médiatisation, mais également par la volonté des clubs.
Alors maintenant c’est à vous de vous faire votre propre avis.
Jean-Luc
Bien évidemment totalement en phase avec cet article et j’adhère complètement.
Juste un petit commentaire toutefois par rapport à la qualité des retransmissions des rencontres LFB, dont certaines semblent encore en caméra automatique (ex : le match de la 1re journée entre Roche Vendée et Bourges), retransmission de piètre qualité avec une seule caméra haut placée, et qui donne le mal de mer à force d’allers-retours pas toujours synchronisé avec l’emplacement du ballon !!!
A l’image de beaucoup de clubs masculins de Nationale 1 par exemple, il faudrait vraiment que les clubs féminins investissent là-dessus pour donner encore plus envie de regarder ces rencontres.