Réaction de Matthieu Chauvet l’entraîneur du CBBS Charnay, après la victoire de son équipe dans le Nord sur le parquet d’Aulnoye-Aymeries sur le score de 77 à 68.
Thibaut Paquit (journaliste) : Matthieu, Mélanie Devaux nous parlait de « sacrées cojones » sur la fin, vous confirmez ?
Matthieu Chauvet
C’est vraiment une expression qu’on a, mais je crois que ça commence pareil. C’est une grosse confiance qu’on a sur la fin de match, sur la deuxième mi-temps.
Mais pourquoi ? Parce que voilà : on est en sécurité, on arrive à faire des bons stops défensifs, on est très en confiance. La confiance montant, on arrive à trouver un pourcentage d’adresse beaucoup plus élevé qu’en première mi-temps.
Et c’est vrai qu’on prend des tirs qui ne sont pas évidents. Mais on a tellement confiance en nous et on sent que le match ne peut plus nous échapper et qu’on et sur la ligne droite de la victoire. Donc oui on ose des choses. Mais c’est normal et c’est bien. Elles ont répondu avec beaucoup de cœur. Elles ont osé des choses.
On a fait ce qu’il fallait en deuxième mi-temps. Autant la première, c’était vraiment compliqué pour nous. On n’a pas réussi à se mettre dans nos standards. On a dû changer totalement notre façon de jouer sur la deuxième mi-temps. Ce qui est rassurant, c’est qu’en jouant sur identité qui est différente de la nôtre, on arrive quand même à performer.
Thibaut Paquit : Sacrée joueuse quand même que vous avez avec Mélanie qui est votre capitaine et qui influe sur le déroulement du match, sur la fin très clairement. Comment cela se passe, vous dites « Allez, on laisse Mélanie jouer, on laisse Mélanie marquer à 3 points… » ?
Matthieu Chauvet : Alors déjà, Mélanie Devaux n’est pas la capitaine (NDLR : c’est Laure Belleville), c’est la meneuse de jeu. Après oui, c’est la cheffe d’orchestre sur le terrain.
Avec moi les filles savent ce qu’elles ont à faire dans le collectif, et donc, quand est-ce qu’elles ont à prendre leurs responsabilités. Donc là aujourd’hui, il n’y a pas de consignes particulières pour Mélanie. Il n’y a pas « Là il faut que tu prennes le tir à 3 points ». C’est parce qu’on s’entraîne comme ça, qu’on sait au’à un moment donné, quand on est seule, que ce soit Mélanie Devaux, que ce soit Chloé Mantelin ou que ce soit Laure Belleville, peu importe. La fille qui est seule, elle shoote ! C’est tout. Nous on part de ce principe là. Le tir le plus facile, c’est celui où on est tout seul. Mélanie a réussi à trouver des belles opportunités où justement elle s’est retrouvée seule, et bah elle shoote.
Après, Mélanie Devaux, c’est une joueuse adroite et quand elle est en confiance, il n’y a pas grand chose qui qui peut lui résister. Et c’était un peu à l’image de toute l’équipe : Chloé Mantelin a mis des gros tirs aussi ce soir (46% de réussite au tir). Mais c’est parce que voilà, il y a une grosse confiance et une grosse solidarité au niveau de l’équipe. Et on a dégagé beaucoup d’énergie positive.
On s’est sortis d’une situation qui était mal embarquée. Mais j’ai dit au filles : « Cool, on va revenir tranquillement dans la partie et puis ça va le faire » et c’est ce qui s’est passé.
Après, on a de la profondeur de banc, on a vu que tout le monde était capable d’apporter quelque chose. Et je pense que c’est ce qui fait la différence : La fraîcheur à la fin fait la différence.
Thibaut Paquit : Et pour terminer : Vous allez très certainement revenir ici en play-offs, donc vous êtes capables de revenir ici et de gagner. En somme, vous savez comment gagner ici.
Matthieu Chauvet : Là dessus, je ne me suis pas encore projeté, vous allez plus loin que moi. Oui c’est possible sur le jeu des places. Après, les playoffs c’est très particulier, on l’a vécu l’an dernier. C’est un autre championnat, c’est une autre préparation. Nous n’en sommes pas là. On est vraiment à prendre un match après l’autre. On a nos petits objectifs chaque semaine, on ne déroge pas à la règle. On continue à avancer. On ne nourrit pas d’ambition pour l’instant plus haut et plus loin.
Thibaut Paquit : C’est très ouvert ce championnat, en fait, pour la montée.
Matthieu Chauvet : Oui, très ouvert, très dense. Après, il reste encore 10 journées. Ça va être bien long déjà et derrière les play-offs avec des matchs tous les deux jours, ça va être bien musclé. Donc on verra bien. Après nous si on peut rester sur le haut de tableau tant mieux. On fait déjà une très bonne saison et on va continuer à progresser et avancer.