Mariam Haslé-Lagemann prolonge son aventure avec Eigner Angels Nördlingen. Elle disputera donc sa seconde saison en Toyota DBBL.
Dans cette interview, l’ancienne joueuse de Landerneau évoque avec nous plus en détail son expérience outre Rhin.
Pourquoi l’an passé tu as choisi de partir évoluer en Allemagne ?
J’ai décidé de partir en Allemagne, car je voulais vivre une expérience basket hors des frontières de la France.
J’avais tout de même des offres en France, mais je me disais qu’il fallait que je sorte de ma zone de confort, que j’aille découvrir une autre culture basket ; l’Allemagne était la destination parfaite pour moi, d’autant plus que je parle la langue couramment !
Plus précisément Nördlingen, peut-être sur les conseils notamment de Luisa Geiselsöder ?
C’est Luisa qui a établi le contact avec son ancien club Nördlingen (et plus précisément avec le coach), pour leur faire part de mon intérêt et ma motivation de jouer à l’étranger.
Elle m’avait aussi beaucoup parlé du club, du coach, de la ville, et je n’en retenais que du positif, donc le choix s’est vite fait ! Mon agent Sébastien Dékeirel a aussi été de très bon conseil.
C’est grâce à lui et à Luisa que je suis à Nördlingen, je ne les remercierai jamais assez !
Après des débuts prometteurs, une blessure
Comment as-tu vécu cette situation (quelle était la nature de la blessure et ta durée d’indisponibilité) ?
Ma blessure fût une situation compliquée et nouvelle pour moi, c’était ma première grosse blessure. Après un début de saison super positif pour moi, je me suis blessée en octobre 2021, et suis revenue sur les parquets en février 2022, 5 mois de convalescence après une rupture d’un ligament externe de la cheville gauche.
Les blessures font parties de la vie d’un ou d’une sportive, ce sont toujours des moments compliqués et frustrants, mais malheureusement on ne peut rien y changer.
Personnellement, le plus compliqué pour moi a été, une fois de retour sur les parquets, de refaire confiance à ma cheville, ce qui est normal après une longue période d’arrêt. Mais avec le temps, tout s’est amélioré, et je suis de nouveau prête à 200 % !
Quel bilan tires-tu de cette première saison à l’étranger ?
Malgré la blessure, c’était une année formidable, riche en découvertes et émotions.
J’ai rencontré de nouvelles personnes d’un peu partout dans le monde et ai découvert un autre type de basket. Je me suis super bien plu dans la ville et dans le club, le cadre de vie y est idyllique !
Nördlingen est une petite ville historique avec beaucoup de charme!
Comment juges-tu globalement le niveau du championnat allemand ?
Le championnat allemand est pour moi un championnat relevé, physique et également très international avec de nombreuses joueuses qui font partie de leur équipe nationale.
Pour ne parler que de Nördlingen : deux Canadiennes dont Sami Hill (équipe nationale du Canada) qui a aussi joué en LFB, deux Finlandaises (toutes les deux en sélection nationale), des Allemandes faisant partie des sélections jeunes, une Américaine, une Serbe.
Beaucoup de nationalités se mélangent et c’est le cas dans toutes les équipes.
Quelle équipe et quelle joueuse t’as le plus marquée dans ce championnat ?
L’équipe qui m’a le plus marquée la saison passée est l’équipe des Rheinland Lions, qui venait tout juste de monter en 1ère division. Dès leur première saison, elles ont fini 1ères du championnat et ont participé aux finales pour le titre contre l’équipe de Freiburg ! Pour un promu, ce n’est pas mal !
Une joueuse qui m’a marquée dans le championnat c’est bien sûr Sami Hill, une de meilleures marqueuses de la saison, mais aussi Hannah Little (Eisvögel USC Freiburg), par sa rapidité !
L’Eurobasket se déroulera en Allemagne, sens-tu une atmosphère particulière dans le pays de Nowitzki ?
Pas spécialement dans le sud de l’Allemagne, nous sommes trop loin de là où se joueront les matchs, Cologne et Berlin, dans le « Grand Nord » ! 🙂
Recevoir une compétition internationale a toujours un effet particulier, la confiance sera multipliée par 4 pour la Mannschaft: le public sera derrière eux, ça c’est sûr ! (S’il y avait une confrontation Allemagne – France, je serai bien embêtée !!)
Suis-tu le championnat français et si oui, quelle équipe ou joueuse plus précisément ?
Oui j’ai suivi la Ligue Féminine, et également un peu la Ligue 2.
Il y a plusieurs joueuses de différentes équipes dont j’aime beaucoup le style de jeu ; Marine Johannès, Jo Gomis, Laetitia Guapo, Migna Touré et Lidija Turcinovic. Elles ont toutes mon poste de jeu (ailière/arrière), donc j’essaye de m’inspirer de ce qu’elles faisaient ou font sur le terrain !
Quels conseils donnerais-tu (en règle générale ou à un/une sportive) qui décide de partir à l’étranger ?
Je pense que partir à l’étranger, que ce soit pour un échange du type Erasmus ou en tant que sportif/sportive, est une expérience enrichissante, que ce soit humainement ou sportivement.
Il y aura une phase d’adaptation, c’est sûr. Mais on rencontre de nouvelles personnes, des joueuses expérimentées de divers horizons qui nous aident à progresser et qui peuvent devenir des ami(e)s pour la vie.
On découvre aussi une autre langue et une autre culture et on se développe personnellement. Partir à l’étranger fait gagner en maturité, en autonomie et en indépendance.
Donc, à tous ceux qui lisent ces lignes et qui seraient tentés de partir : allez-y, jetez-vous à l’eau, vous allez vivre une aventure unique ! 🙂