Mercredi soir, Villeneuve d’Ascq a bien failli faire tomber le vice-champion d’Europe (60-69). Malgré un début de match cauchemardesque, les Nordistes ont cru à la victoire avant de céder dans le money-time.
Le public du Palacium a eu du mal à applaudir ses joueuses. Encore groggy après un scénario qu’il aurait espéré plus renversant encore. Pour son troisième match de poule d’Euroligue, Villeneuve d’Ascq a buté sur les Turques de Mersin (60-69). Victorieuse de Gyor en ouverture et battue à Salamanque, l’ESBVA est passée proche d’un succès de prestige.
Entame catastrophique
Difficile de plus mal commencer. Les « Guerrières » ont subi la marée turque dès les premières secondes. 0-8 après une minute, 5-17 après cinq et finalement 5-25 après huit minutes au plus fort de la domination des visiteuses. Mené de vingt points dans le premier quart, Villeneuve a été trop timoré. « C’est l’Euroligue pose froidement Caroline Hériaud. Toutes les petites erreurs tu les paies cash. En défense d’abord on a enchainé les petites erreurs, et en attaque on a fait des mauvais choix. Il y a eu peut-être un peu de tension.»
Les Nordistes se sont éparpillées et ont laissé des situations de shoot trop faciles aux Turques. Iagupova et Mabrey ont notamment brillé dans l’entame avec respectivement 8 et 7 points dans les dix premières minutes. « On ne respecte pas le plan de jeu rembobine le coach Rachid Méziane. On leur laisse des tirs ouverts. Après, elles sont en confiance. Nous on a essayé chacune de se protéger individuellement en oubliant les intentions collectives en défense. » Face aux vice-championnes d’Europe, beaucoup prédisaient une soirée cauchemar pour l’ESBVA.
« Inconsciemment, on a eu un complexe d’infériorité reprend la capitaine nordiste. On essaie de mettre ce curseur d’intensité au début du match. Mais on n’a pas de préparation différente en fonction de la compétition. Les matchs sont justes plus intenses en Euroligue ». Les Guerrières ont eu le déclic en fin de premier quart et ont réagi.
Belle mais tardive réaction
Sur les trois derniers quarts du match, Villeneuve a rivalisé avec Mersin. Mieux, les joueuses de Rachid Méziane ont dominé par séquences sans toutefois prendre l’avantage. « Il faut qu’on règle ces débuts de matchs regrette Hériaud. Après, il faut en dépenser de l’énergie pour revenir… C’est ce que j’ai dit aux files, on doit apprendre. On aimerait que l’apprentissage soit plus rapide. »
Plus agressif et impactant en défense, Villeneuve a perturbé la fluidité offensive des Turques notamment en contre-attaque. « Villeneuve d’Ascq a joué physique, physique jusqu’à la limite. Ce n’est pas facile de jouer contre elles parce que c’est la première fois qu’elles jouent l’Euroligue explique le coach des Turques Roberto Iniguez. C’est une équipe fantastique, surtout quand elle peut courir, se projeter. »
« Elles sont grandes, physiques et elles courent beaucoup » ajoute Iagupova, meilleure marqueuse du match avec 22 points pour son retour au Palacium. Championne de France avec l’ESBVA en 2017, l’Ukrainienne a été chaudement saluée par son ancien public. Elle a surtout guidé son équipe, même quand Villeneuve s’est montré menaçant au début du quatrième quart.
« Un goût d’inachevé »
« Un match de basket c’est long note Hériaud. Depuis le début de saison on veut imposer notre marque défensivement. On a fait des petites erreurs qui passent en LFB parfois. Mais pas ce soir. » Revenu quasiment à hauteur (51-52 ; 34e), Villeneuve a craqué sur la fin.
Plombée par son 9/15 sur la ligne des lancers, l’ESBVA n’a jamais réussi à prendre les devants. « Sur les 35 dernières minutes, on montre qu’on peut rivaliser positive la capitaine. Il y a forcément un goût d’inachevé. On a touché du doigt l’objectif sans réussir à conclure ». Le scénario de Gyor, avec une victoire au bout de la prolongation, ne s’est pas répété. Les Guerrières n’ont pas pu compter cette fois sur leurs habituelles cadres, gênées par la défense haute et intelligente des Turques .
A l’instar d’une Burke peu en jambes (7 points, 0/5 à 3 points) où d’une Smalls frustrée, Villeneuve s’est agacé contre des décisions arbitrales parfois litigieuses. Pourtant, les performances en sortie de banc de Lisowa Mbaka et Hirsch ont permis aux Nordistes de relever la tête. En vain.
« Il y a beaucoup de frustration quand tu te crées l’opportunité de gagner et que tu ne le fais pas conclut Méziane. Ça nous envoie un message clair sur l’exigence de l’Euroligue. »
L’ESBVA n’a pas le temps de cogiter et va retrouver le quotidien du championnat avec un déplacement à Angers (samedi 21 octobre 14h30). Prochain rendez-vous européen, le mercredi 25 octobre contre la Virtus Bologne.
A Villeneuve d’Ascq, Thomas Palmier