Ce mercredi pour leur retour au Palacium, les Nordistes se sont imposées face à Gérone en tour préliminaire aller de l’Euroleague (69-57). Un avantage à bonifier dès mercredi en Espagne.
Voilà une victoire qui booste la confiance. L’ESBVA-LM s’est imposé avec la manière pour son premier match officiel de la saison. Après une entame délicate (9-15 après 10’), les joueuses de Rachid Méziane se sont bien reprises. « L’inexpérience de ce niveau se fait sentir sur le début mais aussi la fin de match » disait le coach après la rencontre.
Un premier quart difficile pour Villeneuve qui ne trouve pas de solutions défensivement et se fait punir à l’intérieur en défense. « On a eu un temps d’adaptation, le premier quart-temps l’a montré disait la capitaine Caroline Hériaud. Ensuite on a réussi à s’adapter, ce qui prouve que cette équipe à le niveau pour jouer cette compétition ». Malmené physiquement en début de partie, Villeneuve a parfaitement rectifié le tir à la faveur d’un deuxième quart rondement mené.
Sous l’impulsion d’une Kennedy Burke brillante pour son premier match officiel avec l’ESBVA-LM, les Nordistes ont mis plus d’intensité sous les deux paniers pour priver Gérone de munition.
La fin du deuxième quart comme tournant
Mené 16-20 au quart d’heure de jeu, Villeneuve a fini tambour battant la mi-temps, pour complètement renverser la situation. Le contre magistral de Burke qui a fait se lever le Palacium a servi de déclic dans la tête de villeneuvoises revigorées : deux paniers primés de suite pour Salaun et Smalls, une défense retrouvée qui n’encaisse que 5 points dans les cinq dernières minutes de la mi-temps.
Les filles de Méziane avaient besoin d’une étincelle, elles l’ont eue. Dans cette séquence, Burke s’est non seulement offert le contre mais aussi un shoot à 3 points et un and-one converti sur une action coast to coast. Cette séquence vient illustrer une partie réussie par l’Américaine, ancienne joueuse de Gérone. « Elle a fait un excellent match, présente au rebond expliquait Rachid Méziane. Elle est dans ce qu’on attend d’elle : expérience de l’Euroligue, leadership dans le scoring, fiable sur le tir extérieur, le drive, le rebond offensif : la polyvalence ». Avec 17 points et 6 rebonds, et malgré sa blessure en milieu de troisième quart, l’Américaine a fait le job. « Dès que Kennedy se blesse on peut s’alarmer mais non. Maia Hirsch fait une bonne rentrée, Janelle Salaun sur le poste 4. Certaines ont envoyé de bons messages » ajoutait le coach nordiste.
A l’issue de ces cinq minutes de chaleur, Villeneuve repassait devant et menait à la pause (34-27).
« On a été naïves »
Un coup sur la tête dont Gérone ne se remettra pas. L’écart n’a pas cessé de gonfler jusqu’au milieu du troisième quart et un avantage de plus 20 points. Inespéré avant le match, de quoi laisser le public du Palacium un peu abasourdi et incrédule. Malgré la blessure de Burke, qui a jeté un froid dans les gradins, Villeneuve a gardé le cap sous l’impulsion de ses joueuses en sortie de banc notamment.
Pour sa première officielle avec ses nouvelles couleurs, la Belge Hind Ben Abdelkader a été au rendez-vous avec deux paniers importants en fins de possessions. La toute jeune Maia Hirsch a aussi répondu présente avec 6 points et autant de rebond en un petit quart d’heure de jeu.
Cette rencontre a aussi marqué la confirmation au niveau européen des progrès de Janelle Salaun aperçus la saison dernière en LFB. La poste 3-4 a pris une nouvelle dimension dans cette équipe. Elle prend de plus en plus de confiance et a été récompensée sur ce match (15 points, 6 rebonds, 4 fautes provoquées). Avec les entorses à la cheville de Diaby et Burke contractées sur ce match, le retour en forme de Salaun arrive au meilleur moment dans l’optique d’un match retour qui s’annonce tendu.
En effet, Villeneuve semblait s’acheminer vers un large succès mais le relâchement de fin de match donne un goût amer à ce succès pourtant très précieux (69-57). « Bien sûr qu’en voyant le match on peut être frustrées de ne repartir qu’avec 12 points d’avance. On a été naïves, on s’est dit qu’elles allaient lâcher » regrettait Hériaud. « On a souvent été liés à ce qu’on a fait en défense. On est capables de faire du run and gun. On a créé des situations de mismatch » voulait positiver son coach. Le retour des Espagnoles, pour limiter la casse, n’allait pas pour autant leur donner le sourire.
Le coach et ses joueuses s’accordaient à dire qu’elles s’étaient faites surprendre par l’impact physique des Françaises. « L’Euroleague est différente de la Liga, on n’était pas prête pour ça. Il faut être prêtes à jouer un match de 40 minutes » pestait Laia Flores.
Deux blessures qui inquiètent
Côté Villeneuve, Caroline Hériaud et son coach étaient aussi sur la même longueur d’ondes : « pendant 25 minutes on a été dans l’intensité de l’Euroleague. Mais 25 ce n’est pas 40 ».
L’enjeu pour les Nordistes est de gagner en constance, et ce dès mercredi car avec un retard de 12 points à rattraper, nul doute que Gérone va tenter de pousser fort d’entrée. « On ferait une grave erreur de penser que c’est un match à gérer arguait Méziane. On a tiré les enseignements de la saison dernière : proposer du très haut niveau à très haute intensité tout le temps ». Le coach semblait surtout inquiet par les sorties sur blessure de Burke et Diaby, dans l’optique du match retour.
Villeneuve devra conserver son avantage dans la fournaise du Pabellón Municipal Gerona-Fontajau et ses 5.500 places. La première étape du test est validée, reste à « finir le job » (Hériaud) et aller chercher la qualification en Espagne.