L’équipe de France 3×3 s’est qualifiée pour les Jeux de Paris lors du dernier tournoi de qualification olympique à Debrecen (Hongrie) le 19 mai. Jules Rambaut, auteur du game winner en quart de finale, revient sur ce moment historique pour le 3×3 français. Vainqueurs de la Mongolie en demie (21-20), les Bleus seront aux JO pour la première fois. L’ancien de Champagne Basket doit malgré tout vite basculer sur le retour en World Tour avec 3×3 Paris. Prochain rendez-vous à Marseille (30 mai-1er juin) pour le Masters avec Vincent Fauché, Alexandre Aygalenq et Alex Vialaret.
Jules, vous êtes rapidement rentrés de Debrecen ?
Oui on avait un avion à 00h30 au départ de Debrecen alors que le match s’est fini vers 20h45, puis un autre avion à 6h à Budapest. On n’a pas pu profiter, mais la nuit à été longue car difficile de dormir. J’ai l’impression que trois jours se sont passés.
Vous réalisez ce que vous avez fait ?
Le truc que je réalise c’est l’aboutissement de deux ans de travail. Le projet à la base, c’est objectif JO. Au début, on en était très très loin. La compétition à laquelle on pense depuis deux ans, on passe à la deuxième fois après un échec à Utsunomiya. Là en Hongrie, on a vécu des moments hyper forts, des gros ascenseurs émotionnels. La pression on l’a prise, clairement. Ça faisait un mois que j’étais pas chez moi, j’ai passé trois semaines en Asie avec Utsunomiya au bout. Et puis, on est reparti de zéro, avec des nouveaux mecs (seul Rambaut a fait les TQO au Japon et en Hongrie). C’est dur mais ça rend la victoire incroyable. Ce n’est pas l’aboutissement total mais ça nous y amène.
Pour un dernier TQO, il fallait des garçons qui se connaissent bien tactiquement mais peut-être surtout humainement …
Il y avait un vrai collectif, chacun a apporté sa pierre. Francky (Séguéla) a beaucoup apporté en défense alors que normalement c’est lui qui brille. Il s’est mis au service de l’équipe. Tim (Vergiat) et moi on a une énorme connexion. J’ai joué avec lui au Lite Quest à Beauvais (23-24 février). Tim c’est mon meilleur pote, les connexions sont incroyables. Il se passe un truc. Tous les trois, on a vécu des trucs incroyables en U23. Et puis Raph (Wilson), tu le mets dans un collectif, tu lui dit ce qu’il a à faire et il prend ses shoots. C’est trop important d’avoir de la confiance dans le projet. Même dans les moments durs, quand tu n’as pas trop de solutions, tu restes focus sur le plan de jeu. C’est hyper agréable. Tu n’as pas un mec qui va tout dérégler. Peu importe le score, on joue toujours le même jeu.
Dans ce tournoi, il y a eu deux moments particulièrement forts : votre shoot à deux points pour la victoire en quart contre l’Allemagne et celui de Timothé Vergiat en demie qui offre la qualification alors que vous êtes menés tout le match. Qu’est-ce que vous vous dites à ce moment-là ?
Moi contre l’Allemagne, je prends et je me dis rien du tout (rires). Moins je réfléchis, mieux c’est. Il restait 3 secondes. Il n’y avait pas d’autre solution. Je tire à moitié en fermant les yeux. C’est fou que je finisse le quart, tout le monde était plus content pour moi que moi même. Il y a tellement d’intensité et de pression que ça redescend vite après le match. Je suis très émotionnel, ça doit ressortir. Sur le tir de Tim qui donne la qualification, quand il le prend je me dis que c‘est impossible qu’il le mette. Le moment où les arbitres vérifient qu’il est à deux points coupe l’excitation, on s’est chiés dessus. Après, on explose de joie. On ne voulait pas du tout de la petite finale (dont le vainqueur aurait aussi été qualifié pour les JO). Cela aurait été encore un match à jouer alors que t’étais cuit. Quand on était derrière contre la Mongolie, tu commences à te poser des questions. C’est du vol mais on prend.