Pour le premier Challenger de la saison, les joueurs de 3×3 Paris avaient rendez-vous à près de 10 000km de la capitale. A Shenzhen sur les bords de la mer de Chine, les coéquipiers de Vincent Fauché terminent quatrième. Des débuts prometteurs.
S’il était encore nécessaire de prouver que le 3×3 est décidemment en OVNI dans l’univers basket, ce Challenger de Shenzhen (13&14 mai) a clôt tout suspense. En entrant au son de « Les yeux d’Émilie » lors de leur première rencontre, Franck Séguéla et ses comparses ont dû laisser quelques spectateurs chinois pantois. Qu’importe, ils se font marrer et cette anecdote n’en est en vérité probablement pas une au moment d’expliquer le bon parcours de la team Paris. Leur réussite sportive semble passer par cette décontraction, ce brin de folie hors du terrain mais qui caractérise aussi leur jeu. Après un lite quest à Zurich en demie teinte, les protégés de Karim Souchu devaient rebondir en Chine. Le tirage ne les avait pas épargné avec Anvers (Belgique) et Futian (Chine) deux équipes du top 10 mondial.
Pourtant, ils ont rivalisé sans complexes avec les Belges lors du premier match, jusqu’à s’imposer avec autorité 15-17 grâce aux deux lancers finaux du soldat Jules Rambaut. Quatrième équipe au ranking mondial, Anvers tombait d’entrée avec pourtant deux lancers francs en sa faveur à quinze secondes du terme alors que Paris menait 14-15. Mais Nick Celis manquait ses deux tentatives, au contraire de Rambaut. « Anvers c’est une bonne équipe, ils finissent finalistes à Utsunomiya l’opener (le Masters d’ouverture ndlr) de la saison explique Karim Souchu l’entraineur, pas présent en Chine. Et là ils ne passent pas les poules ça montre la densité actuelle du tour mondial ».
« Il faut confirmer »
Battus ensuite par Futian, les Belges s’arrêtent en poule. Pour Paris, le parcours a été plus radieux avec une seconde victoire, brillante, face aux chinois. Pourtant, l’équipe de l’insatiable Thibaut Vervoort menait à trente secondes du terme (18-19). Mais le Belge, transfuge d’Anvers cet été, n’a pas pu empêcher la prise de chaleur furtive mais précieuse de Franck Séguéla, autour de deux shoots à deux points consécutifs (22-19). En quinze secondes à peine, l’ancien rochelais entérinait les espoirs de Vervoort et sa bande. « Vervoort est un joueur un peu hors du commun pour le 3×3 reprend Souchu. On l’a bien tenu, on a gagné en équipe ». Devant son écran, le sélectionneur a sans doute apprécié la générosité de son quatuor Fauché-Séguéla-Vialaret-Rambaut.
Après ce premier jour idéal, Paris enchainait dimanche avec un quart de finale périlleux face aux serbes du Partizan. Cette fois c’est après prolongation que les partenaires de Vincent Fauché prenaient le meilleur au terme d’un match défensif (16-14). Trop juste en demie face à Liman (Serbie), les Français s’inclinent 13-21. Le chemin vers le billet pour le Masters de Macau, mis en jeu ce week-end, s’arrête là. « Une place en Masters, c’est compliqué positive Souchu. L’an dernier avant de faire une demi-finale on a beaucoup attendu. Là on commence premier Challenger et demi-finale. Il faut confirmer, ça doit être un standard. Mais avec la densité du tour actuel c’est compliqué de prédire ce qu’il va se passer ». Un circuit qui ne cesse de gagner en professionnalisme et en qualité ce qui pousse sans cesse à repousser ses standards.
La régularité sera la clé
Pour autant, être en réussite sur une échéance d’un tel niveau à ce stade de la saison est de bonne augure. « C’était le premier challenger et pour moi c’est un bon résultat renchérit Souchu. On a battu deux équipes qui étaient au-dessus de nous, c’est important au niveau du ranking. En termes de points ramenés et pour la confiance c’est important. J’ai trouvé pas mal ce qu’on a produit. En demie on tombe contre Liman, ça ne se joue pas à grand-chose. Ils ont mis des gros tirs, ils sont plus vite rentrés dans le match. Finir quatrièmes en ayant perdu un match c’est de bonne augure pour la suite ». Le calendrier du World Tour étant extrêmement dense cette année, tous les points pris lors des premiers rendez-vous seront d’autant plus précieux.
En plus, l’équipe doit composer avec quelques changements. « On a récupéré Jules qui n’avait pas joué de l’année explique le coach. Lausanne était son premier tournoi il faut qu’on se réhabitue. On a joué toute l’année dernière sans point intérieur, on n’avait pas de grand. Le retour de Jules change notre jeu, mais c’est plutôt pas mal ». Pour continuer dans cette voie et disputer le maximum de Masters, le quatuor tricolore devra être particulièrement constant. « Le but est d’être le plus régulier possible, notamment sur les Challengers conclut coach Souchu. Il faut qu’on se dise que sur les Challengers notre repère c’est minimum les quarts de finale et à chaque fois le plus loin possible ».
On sait le rythme du circuit implacable, avec un enchaînement des tournois très rapide. A peine rentrés en France, joueurs et staff se retrouvent dès mercredi 17 mai pour préparer la Coupe du monde à Vienne (30 mai – 4 avril). Avec des rassemblements prévus à Saint-Jean-de-Maurienne et Voiron, la première équipe pro de 3×3 en France composera en bonne partie l’équipe de France qui tentera de faire aussi bien que le bronze ramené d’Anvers en 2022.
Thomas Palmier